[Interview] Journal d’un forgeron (dé)confiné : Cédric Jacquet

Alors que la France est sortie du confinement, Piero n’a pas lâché son micro et poursuit les interviews de nos forgerons !

micro interview

Piero : Cédric, comment se sont passés ces 55 jours de confinement pour toi ?
Cédric Jacquet : « Ces 55 jours sont passés à une vitesse éclair entre mon travail à la Caisse d’Épargne plus mes cours HEC que je poursuit actuellement en visio. En fait, j’ai été en activité durant toute cette période et je ne te cache pas que je n’ai pas eu le temps de la vivre comme une contrainte. J’ai eu beaucoup d’attention à propos des règles sanitaires bien sûr lorsqu’il s’agissait de mes proches et puis, j’ai essayé d’être dans l’entraide avec des personnes qui étaient peu mobiles et qui ne pouvaient pas faire les courses par exemple. C’était une période qui a été humainement riche et qui nous a ramené à ce qu’est la vraie vie : les relations simples entre les hommes et les femmes… J’ai pu passer encore plus de temps avec ma petite fille de 10 ans et mon épouse et cela s’est très bien passé et c’est important. »

 

Aujourd’hui que change le déconfinement pour toi ?
« Je continue d’aller sur le site du groupe à Chalon pour maintenir le service et l’activité pour l’ensemble de nos clients. En tant que banquier, on a un devoir de maintenir un service de qualité pour le coup ! »

 

Comment étiez-vous organisés pour répondre aux demandes des clients ?
« Dans notre Plan de Continuité de l’Activité, nous avions en gros une agence centrale par secteur ouverte avec un service client automatique, dépôts d’espèces, gestion des chèques et gestion des règlements d’urgence. Cela représentait 18 agences sur les 38 au total et les autres agences étaient en télé-travail sur site pour le conseil à distance. »

 

Comment es-tu rentré à la banque ? Est-ce une vocation ?
« Non ce n’est pas une vocation mais ce fut plutôt lors d’un concours de circonstances… J’ai démarré en tant que stagiaire à l’agence de Gueugnon en fin d’année de DUT d’étude Technique de Commercialisation. J’y ai fait un stage de 2 mois et demi et à l’issue de ce stage, on m’a proposé une embauche. Je me suis pris au jeu alors qu’au départ je pensais plutôt au management sportif… Ensuite j’ai fait St Vallier et Bourbon-Lancy en tant que directeur d’agence et cela fait désormais 15 ans que je suis en Banque ! »

 

Parles nous de tes fonctions actuelles ?
« Après Bourbon-Lancy, ma société m’a fait confiance et je suis désormais responsable du développement de la gestion privée sur le département de la Saône et Loire. On a 38 agences sur le territoire sur lequel il y a des besoins d’expertise sur des problématiques patrimoniales, de fiscalité, de patrimoine immobilier… J’ai la chance d’avoir une dizaine de conseillers, experts même, en gestion privée qui sont au service des clients, à leur écoute et les conseillent dans la continuité de leur relation. »

 

Comme beaucoup de métiers la banque a beaucoup évolué…?
« Clairement et encore aujourd’hui, la banque est en pleine mutation. La banque d’hier était une banque qui donnait un service : gestion des espèces avec le fameux Livret A qu’on apportait. Ce Livret A qui a 200 ans d’histoire et qui a été créé par la Caisse d’épargne afin de permettre à tous les épargnants français de mettre de l’argent de côté, du petit épargnant jusqu’à la personne qui a des moyens plus importants…. Désormais, les guichets qu’on connaissait et où on allait déposer des espèces n’existent plus mais à l’inverse, ce qui s’est le plus renforcé c’est le conseil. C’est la direction de demain et nous avons des conseillers à l’écoute des clients et qui ont une volonté d’accompagner sur la durée l’ensemble des projets familiaux. La tendance de ces 15 dernières années c’est d’avoir ce conseil sur la continuité. La banque à distance et le digitale ont pris vraiment un poids énorme ! Ils permettent au client de faire toutes ses opérations courantes tout seul mais là où il aura besoin d’un conseiller pour toutes les problématiques comme un projet immobilier par exemple, il trouvera toujours un accompagnement. »

 

Parlons foot, qu’est ce qui t’a attiré pour la pratique du football ?
« C’est une histoire familiale. J’ai mes grands-parents qui étaient sur Curdin. Ma Grand-mère qui nous a malheureusement quitté en début d’année était une passionnée du FCG et j’ai été bercé par les couleurs jaune et bleu. Mon père et mon frère ont joué au foot au FCG, Alain Dessoly est mon grand cousin… C’est dans ce tissu familial là que j’ai grandi. J’ai moi aussi joué débutant à l’école de foot à Gueugnon avant de rejoindre sport étude. »

 

Pourquoi es-tu devenu gardien de but ?
« J’ai toujours aimé prendre des responsabilités même tout petit. Je considérais que gardien de but, c’était une responsabilité… Permettre à son équipe de ne pas prendre de but, un poste où la moindre erreur se paie cash… On ne peut pas se cacher sur ce poste là ! Quand on est gardien de but, il faut aller chercher une force de caractère et ça m’a fait du bien dans ma vie. A la salle des Bruyères où l’on jouait beaucoup au foot avec d’autres enfants, j’étais joueur de champ alors qu’en club je jouais gardien. »

 

1996-97 Cédric au sein de l’école de Gardiens du FCG

 

Avant ton retour au FCG, tu es passé par Paray-Le-Monial. Parle-nous de cette période où tu as connu de grands moments ?
« Paray, ça a été la rencontre avec un grand Monsieur : Vincent Stropoli. C’est lui qui m’a demandé de signer et j’ai vécu 2 belles années. Là-bas, j’ai connu une montée de PH à DH (ndlr: actuellement R2/R1) avec une belle aventure humaine avec tous les joueurs. Puis notre parcours en coupe de France exceptionnel avec un 32e de finale contre Martigues. On a bâti notre parcours à l’extérieur car on s’est qualifié aux tirs-au-buts à Villepinte et on s’est qualifié aux tirs-aux-buts à Yzeure qui venait de sortir l’équipe du FCG au 7e tour, à l’époque en National, aux tirs aux buts également à Jean Laville.
Il y avait pas de mal de gueugnonnais dans l’équipe : Gaëtan Protin, Pierre-Simon Goncalves et Eric Boniface entraîneur… On avait la possibilité au tirage au sort de tirer Marseille, Monaco, Saint-Etienne, Nancy… Et on a eu la malchance de tirer Martigues chez eux. On perd 2-1 là bas sur un match frustrant parce qu’on pouvait mieux faire mais ça, c’est le foot… »

 

Après l’épopée à Paray, on te retrouve au FCG en 2011 au moment de la reconstruction du club ?
« C’est toujours Vincent Stropoli, coach de l’époque qui m’a demandé de revenir aux sources. Le challenge était ambitieux mais on était pas mal de joueurs originaires de Gueugnon qui avaient joué à Paray Le Monial : Cyr Guerekoyazande, Pierre-Simon Gongalves, Gaëtan Protin… On avait un lien humain tellement fort tous ensemble et on avait lié notre avenir les uns aux autres. Du coup, quand Gueugnon nous a sollicité, la bascule a été naturelle et j’ai eu cette chance d’apporter ma pierre à l’édifice. »

 

Tu as été gardien à cette époque avec Richard Trivino qui a rejoint le club ensuite…
« Il y a eu 2 périodes : la première année où j’étais un joueur mutation. J’étais amené à commencer l’année avec le brassard de capitaine contre Nevers à Jean Laville. Ensuite, je me suis blessé et cette blessure avait repositionné la hiérarchie avec Samy Berkaine qui était devenu le numéro 1. Avec les matchs qui s’enchainaient, le coach m’avait resollicité en Janvier lorsqu’on a relancé une dynamique et lorsque les victoires se sont enchainées. Le groupe a fait une très belle fin de saison et on a eu un match de coupe de Bourgogne à domicile contre Nevers : sur la dernière action en prolongation, je me fait une entorse au genou… J’ai fait les tirs aux buts malgré tout et j’ai eu la réussite de sortir 3 pénaltys ! A l’issue de tout ça, on gagne la coupe de Bourgogne mais j’ai été spectateur en fin de saison à cause de divers problèmes de santé cette première saison… Puis Richard est arrivé et j’ai été sa doublure. Là, la hiérarchie était claire car l’enfant du pays était de retour et j’avais la modestie et la lucidité d’être une doublure besogneuse… »

 

Je voulais revenir sur un match clef lorsque vous jouiez contre la réserve de Clermont en 2014/2015. A ce moment là, vous jouiez la survie du club et un certain Cédric Jacquet était le gardien…
« On allait là-bas pour affronter un des leaders du groupe de CFA2 et si on perdait, malheureusement nos chances de maintien étaient plus que compromises… On avait fait un super match collectif ! Pour ma part j’arrivais dans un contexte où je n’avais que très peu de temps de jeu… Dans ma tête, je m’étais préparé pour ce match comme pour un match de coupe et en fait, j’avais confiance en moi parce le groupe m’avait clairement montré qu’il n’était pas dans le doute… On gagne 1-2 et Fabrice Revuelta m’en parle encore ! Il me dit en chambrant que j’ai une statue à Clermont maintenant (rires). »

 

Revivre le live Facebook

 

Il y a 2 ans tu es devenu entraîneur des gardiens ?
« J’ai énormément de respect pour Michel Delvaux. Il a vécu un moment douloureux d’un point de vue familial et j’ai décidé à l’époque de lui donner un coup de main pour le laisser se concentrer un petit peu sur sa famille. Après ça, il m’a sollicité pour me dire qu’il prendrait du recul et il aurait aimé que je prenne le relai… Richard Trivino a abondé dans son sens et en fait, Michel Delvaux est quelqu’un à qui je ne me voyais pas dire non… C’était un intérim au départ qui dure depuis. Je me suis pris au jeu et les gardiens me le rendent bien. J’ai eu affaire à des gens réceptifs et j’ai parmi mes relations Thomas Fedrigo (ndlr: lire Journal d’un forgeron confiné : Patrick Fedrigo ) qui est entraineur des gardiens au Mans et qui m’accompagne aussi avec son expertise… Un garçon extraordinaire qui est vraiment dans le partage. Cela m’aide dans l’accompagnement de mes propres gardiens. »

Tu participes activement également au Futsal ?
« Le Futsal a été créé grâce notamment au concours de Michel Berthommier, du président Bernard Canard. Cette création répond au désir du besoin de foot diversifié et on a créé ça avec toute cette bande d’amis : Pierre-Simon Goncalves, Lionel Martin, Maxime Ducroux, Anthony Coehlo, Gaëtan Protin… On a vécu une très belle première saison avec la Coupe de France… On a fait un 32eme qui était vraiment bien puis on a repris le championnat R1 il y a 2 ans. Cela fait 2 saisons qu’on se maintient mais le problème, ce sont les calendriers : les matchs sont en pleine semaine et il y des déplacements à Besançon ou Dijon un lundi par exemple… Quand on a des contraintes familiales, ce n’est pas simple. Mais j’aimerais et je souhaiterais qu’il y ait une continuité de tout ça… La génération qu’on représente avec Pierre-Simon n’est pas l’avenir du foot local et actuellement, on est train de voir si on se projette sur une saison supplémentaire. Il faut aussi dire que c’est un sport intéressant… Il y a des spectateurs et nos ultras qui viennent nous voir assez fréquemment. Je pense qu’ils se prennent au jeu parce que il y a du rythme et de l’engagement. »

 

 

Tu es également partenaire du FCG avec la Caisse d’Épargne ?
« C’est l’histoire d’une banque de proximité qui a la volonté de développer et d’accompagner le tissu associatif local. Je tenais à mettre en lumière un homme pour ce partenariat à savoir Jean-Marc Lacroix qui était notre directeur de groupe. Jeune retraité maintenant, c’est lui qui est marqué par le volet FC Gueugnon très clairement… Et le FC Gueugnon aujourd’hui sur le plan local est une institution. »

 

On croise aussi l’équipe de la Caisse d’Épargne lors des tournois futsal des partenaires…
« Ce tournoi est un très bon moment ! C’est une possibilité de retrouver tous les partenaires dans moment convivial et de passer des moments privilégiés et d’échanges en s’ouvrant à l’ensemble des entreprises… Je pense que le résultat de cette compétition est secondaire mais c’est surtout le fait de jouer, quand on est compétiteur, qui est intéressant. Christophe Noluveau me chambre souvent en me disant que ce n’est pas encore cette année que nous l’avons emporté mais je sais être sportif et le plus important dans ce tournoi, c’est de participer. »

 

Tu dois également apprécier les soirées partenaires au salon de Bourgogne du stade Jean Laville ?
« Ces soirées partenaires sont importantes et essentielles à mon sens car cela matérialise l’engagement du partenaire vis-à-vis de ce qui est la vitrine d’une association sportive comme le FC Gueugnon. C’est son équipe première, c’est le stade Jean Laville et ce sont les soirées pleines d’émotions. Avoir la possibilité d’emmener des clients à ce type de soirée, cela permet de partager des valeurs par le biais du sport et des échanges qui sont importants. Nos clients apprécient ces moments là et cela leur permet aussi de sortir un peu la tête de l’eau, de leurs activités parce qu’ils sont souvent très sollicités. Ce sont des moments agréables lors desquels on peut faire des rencontres aussi. La Caisse d’Épargne a notamment participé avec d’autres entreprises, à la création du Club Entreprise à Gueugnon qui réunit plusieurs sociétés locales. C’est aussi très bien car dans le contexte économique que l’on connait aujourd’hui, je suis convaincu que l’ensemble des dirigeants d’entreprises sortirons grandis s’ils arrivent à travailler avec des acteurs qui les entourent. »

 

L’équipe première du FCG a joué jusqu’au bout la montée en N2 et la R2 monte en R1 avec le remaniement des groupes de R1 par la Ligue… Comment as-tu vécu ces parcours ?
« J’ai vécu ça de façon passionnée ! Être avec ce groupe qui a de vraies valeurs… Notre concurrent l’AJ Auxerre a accompli une saison stratosphérique mais malgré cela, le FCG a su tenir la dragée haute à ce collectif là. Il ne faut pas prendre cette année comme une déception mais comme le ciment de belles choses à venir. On a eu la chance d’avoir des gens réceptifs au projet du club ! Désormais il y a le mercato en cours (ndlr : Lire Mercato 2020) et on voit partir quelques éléments et cela fait toujours mal au cœur mais il faut savoir que ces gens là ont joué le jeu. Ils ont apporté leur pierre à l’édifice notamment Albert Baning qui aura marqué cette génération de joueurs. J’espère que les jeunes qui seront avec nous l’année prochaine se serviront de tout ce qu’il a pu leur apporter. On aura de belles choses à écrire cette nouvelle saison.
Pour ce qui est de la montée en R1, j’ai eu la chance de faire 3 matchs avec eux. Ce groupe de joueurs mérite de grandir et avoir aussi la possibilité de jouer avec des équipes de R1, cela ne peut être qu’un bonne chose. On a un coach Fabrice Correia qui est clairement moteur de cette équipe réserve. Maintenant ce sera un tournant qu’il faudra bien aborder, le groupe devra être conscient que la Régionale 1 demande encore plus d’efforts, encore plus de travail, plus d’engagement.. On un une belle génération qui pourra aller chercher des résultats et c’est intéressant comme perspective pour les U17 à U19 s’ils ont cette perspective de jouer en N3 ou R1, c’est porteur pour le coup ! »

 

En cette période complexe, que pourrais-tu rajouter pour conclure cette interview ?
« Oui c’est très complexe… On est à l’intérieur d’une crise sanitaire que nos générations n’ont pas connues. Moi j’invite toutes les personnes à clairement être bienveillantes, c’est un banquier qui dit ça ! Il faut être dans le partage pour faire en sorte qu’on sorte collectivement et le mieux possible de cette période là. Il faut également être prudent au niveau de notre santé car lorsqu’on fait la rétrospective que ce qu’est nos vies, la santé c’est la base de tout ! On ne doit pas jouer sur cet élément là et on doit être hyper-précautionneux car ce satané virus est encore d’actualité. Il faut donc bien sûr respecter les règles sanitaires et veiller à prendre soin des personnes isolées, il faut veiller sur ces gens là !
Je vais rendre aussi un hommage à tous ces bénévoles qui œuvrent pour le FCG, qui font la force de notre club. Je voulais saluer leur travail parce que sans eux, une institution comme le FCG ne pourrait pas grandir et avancer comme elle fait ces dernières années. Je pense à nos dirigeants comme ceux de la section Futsal : Raymond Jacob, Marie Machuron et André Dumont qui sont dévoués. C’est un vrai confort dans l’organisation ! Sans eux la section Futsal ne serait pas la même aussi. Je tiens à les remercier pleinement.
J’aurai une pensée également pour Fred Duda et ses proches. Sa disparition nous a laissé un grand vide et on va travailler au mieux pour faire en sorte qu’il soit fier la saison prochaine de ses forgerons !
Merci aux Ultras de leur fidélité. Ils ont supporté l’équipe à des moments clés à domicile comme à l’extérieur… Un grand coup de chapeau à eux !
Et pour conclure : Merci à ma femme et à ma fille de me donner autant de temps pour vivre ma passion ! »

Merci à Piero et Cédric pour ces mots.
N’oubliez par de prendre soin de vous et de vos proches #ForgeronFamily !

Retrouvez nos interviews et notre série « journal d’un forgeron confiné« 

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