Alors que la France est confinée et que le football est à l’arrêt, Piero a pris son micro pour interviewer nos forgerons !
Piero : Patrick, comment occupes-tu tes journées en cette période de confinement chez soi ?
Patrick Fedrigo : « Comme j’habite une petite maison à Paray, j’arrive à m’occuper en faisant les extérieurs. J’en ai profité par exemple pour repeindre les poteaux d’un hangar… J’ai pas mal bricolé et à côté de cela, je fais du sport à la maison : j’ai un vélo d’appartement et je fais aussi du renforcement musculaire… On arrive à un âge où il faut s’entretenir ! »
Pourrais-tu nous parler de ton parcours sportif en tant que joueur ?
« En jeune, j’ai joué en minimes/cadets/juniors à Paray le Monial où l’on a fait des belles épopées en Gambardella et où on a rencontré des équipes comme Montceau, Louhans, Gueugnon… Après, j’avais 16 ans et demi, 17 ans et j’ai été très vite qualifié dans l’équipe première de Paray en honneur régional. J’y étais surclassé. »
On te retrouve entraîneur ensuite…
« Oui, ça fait un peu plus de 30 ans maintenant ! J’ai passé mes premiers diplômes à Paray tout en jouant au foot mais j’avais ça depuis longtemps en tête. Je voulais être éducateur de jeunes. »
Peux-tu nous retracer ton parcours professionnel que tu as eu en parallèle ?
« J’ai fait ma scolarité au Sacré-Coeur à Paray Le Monial, j’ai eu un CAP de soudeur qui ne m’a pas servi à grand-chose… J’ai ensuite travaillé à l’usine avec mon père à la CERABATI puis chez Fauchon Baudot où l’on faisait des briques réfractaires. Enfin j’ai été embauché à l’Hôpital de Paray comme brancardier au bloc opératoire. Désormais, je suis en retraite depuis 2 ans.
Tu dois avoir une pensée pour tes collègues brancardiers qui sont en première ligne en cette période…
« Oui, les brancardiers sont très exposés, autant qu’une infirmière, car ce sont les premiers qui interviennent auprès des patients. »
Revenons au foot, qu’est ce qui t’a fait aimer ce sport ?
« Tout petit, on avait pas beaucoup possibilité pour faire du sport comme on habitait en HLM… Toutefois, il y avait une arrière-cour et on se retrouvait avec d’autres jeunes pour jouer au foot ! »
Et qu’est ce qui t’a amené à devenir éducateur de jeunes ?
« Ce rôle d’éducateur, je l’avais en moi. En tant que joueur j’ai vite débuté en équipe première et je voyais les tous jeunes qui s’entrainaient… Je me disais « pourquoi ne pas donner de mon temps à ces jeunes ?« . A Paray, comme partout, il n’a avait pas beaucoup d’éducateurs de formation… C’étaient souvent des parents ou des dirigeants et anciens joueurs qui encadraient. »
Tu as 2 garçons qui ont bien réussi dans le sport : Thomas dans la foot et Etienne qui dans son palmarès une 3e place sur Paris-Roubaix en Internationale juniors et une 3e place au Championnat de France Juniors ! C’est assez singulier pour toi d’avoir eu un champion au foot et un champion coureur cycliste ?
« C’est un vrai paradoxe entre les 2 frères oui. Toutefois, Thomas et Etienne ont tous les 2 joué au foot… Quand Thomas était au FCG de 13 ans à 18 ans, on avait emmené Etienne faire des essais à Gueugnon. Il y jouait gardien de but comme son frère mais Etienne n’a pas accroché du tout… Je m’en souviens très bien ! Quelques semaines plus tard il me présentait un copain coureur cycliste à Paray et il me dit alors qu’il aurait bien aimé essayer le vélo. Il avait 14-15 ans et il a commencé à faire des entrainements avec le vélo d’emprunt du club de Paray présidé par Jojo Michel. C’est paradoxale aussi parce qu’à ce moment-là, Thomas n’a pas été pris à l’OL parce qu’il était trop petit… Etienne lui avait la « bonne taille » mais a préféré le vélo ! »
Ce sont tout de même des grands moments bonheur d’avoir 2 champions comme ça ?
« Moi, je n’avais pas une minute à moi (rires). J’assistais aux entrainements de Thomas à Gueugnon les après-midi. J’allais voir Etienne courir le dimanche tandis que le Thomas jouait le samedi en Nationaux. C’était une grande fierté d’avoir 2 sportifs de ce niveau là en effet. »
Tu as ensuite intégré le FCG dernièrement, pourquoi ?
« C’est Christophe Noluveau qui m’a appelé un jour. J’ai été invité à voir un match et le soir au club house, on a parlé de ma venue au FCG car Bernard Martin arrêtait avec les jeunes. Comme j’allais être bientôt en retraite, j’avais du temps pour m’occuper des jeunes ! Mon fils Thomas a passé plusieurs années ici et il doit beaucoup à Gueugnon pour son parcours et la formation qu’il y a reçu. Il est actuellement entraineur des gardiens professionnels au Mans et ce passage à Gueugnon y est pour beaucoup ! »
Pourrais-tu nous parler de tes meilleurs souvenirs en tant que joueur et entraineur ?
« J’ai joué pendant quelques années avec les corpos de Gueugnon et on a joué des finales de championnat de France corpo à Bordeaux, Paris, Bastia… Avec des équipes dans lesquelles figuraient des pros… On faisait des entrainement communs avec les joueurs du FCG dont Eric Durand. Ce sont de vrais bon souvenirs ! En tant qu’entraineur, c’est à Palinges où la même année, l’équipe A montait en régionale et la B en 1ere division et la C en 2e division !! 3 montées simultanées… »
Pourrais-tu nous définir ton rôle et ta mission au sein du FCG ?
« L’an passé, j’ai un peu galéré… Je venais d’arriver à Gueugnon et je ne connaissais pas toute l’ampleur de la tâche ! J’avais toujours géré des clubs de plus petit niveau où je m’occupais des jeunes et des aussi des seniors en même temps… Heureusement, il y a Hubert Diondet qui m’a mis le pied à l’étrier. En fait, il y a un immense travail pour s’occuper des jeunes avec la préparation des entrainements et des matchs, gérer l’ensemble. Il y a autant de travail administratif que sportif sur le terrain ! »
Désormais, comment cela se passe avec l’arrivée de David Vasco, responsable technique jeunes ?
« David chapeaute toute la partie jeune et moi, je suis responsable de l’école de foot de U6 à U13. Je suis aussi responsable des féminines au niveau des jeunes et on a encore cette année une jeune qui part au DFCO ! Ça veut dire qu’on fait du bon travail chez nous… »
Quel bilan au niveau des jeunes peux-tu nous faire avant la confinement de cette saison ?
« Cette année, c’est mieux structuré. Et d’année en année je pense qu’on va arriver à mieux gérer et à avoir des nouveaux éducateurs aussi. En ce qui concerne l’effectif, on a beaucoup progressé dans les petites catégories et aussi au niveau des U16 et U17. C’était essentiellement au niveau des petits U07-U09 que l’on manquait d’effectifs et désormais, on a maintenant 2 équipe U07 et U09. C’est parfait pour le label sportif aussi ! Au niveau U13, on a terminé 2e derrière Chalon et notre équipe U13B était première de son groupe. On était qualifié pour faire l’intersecteur Ligue et j’espère que l’on fera partie des candidats pour passer en Ligue. Je pense que cette année, on peut être satisfaits… »
Avant l’arrêt de la saison dû au confinement, comment correspondais-tu avec les jeunes, les parents et le club ?
« Dès les premiers jours, j’ai envoyé des messages de soutien aux familles en confinement et puis, par la suite David Vasco a envoyé des petites vidéos de gestes techniques à reproduire. En gros j’avais fait en sorte d’être prêt si reprise il y avait… »
Maintenant que la saison est terminée de cette façon, préparez-vous déjà la reprise du prochain championnat ?
« Bien sûr ! On pense toujours aux effectifs, à les faire grossir… On a lancé des appels aux joueurs (ndlr : voir liens ci-dessous) pour l’éventualité de notre montée en U14 Ligue et dès la fin du confinement, nous allons prévoir des réunions de bureau avec David Vasco et Christophe Noluveau pour chercher des éducateurs. Cette année, j’ai également fait ma formation BMF au CREPS de Dijon et à bientôt 62 ans, autant dire que j’étais l’éducateur le plus ancien (rires) ! »
Quels sont les pistes à travailler pour encore améliorer ce travail que vous êtes en train de réaliser au sein du FCG ? Et pour donner envie aux jeunes de talents de le rejoindre.
« En premier lieu il y a la formation. Pour cela il faut que l’on récupère des éducateurs et cela nous permettra de gagner du temps. Après il est impératif de remettre en forme les terrains de la VF pour qu’on ait un outil de travail performant qui attire les parents et les jeunes qui pourraient nous rejoindre… »
Comme tout le monde tu es confiné jusqu’au 11 mai minimum ? Qu’aurais-tu envie de dire à ce sujet ?
« Il ne faut pas avoir trop peur non plus et il faut garder le moral. Il faut faire confiance à ce qu’on nous dit et si on est protégé avec notre masque, si on respecte les gestes barrières il n’y aura pas de raison pour qu’on ne puisse pas revenir progressivement à la normale déjà au niveau du quotidien et au niveau sportif. J’espère d’ailleurs qu’on se retrouvera rapidement au stade Jean Laville car cela voudra dire que la situation s’est amélioré et est revenue petit à petit à la normale. »
Merci à Piero et Patrick pour ces mots.
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