[Interview] Journal d’un forgeron confiné : Piero Lazzari

Alors que la France est confinée et que le football est à l’arrêt, ce n’est pas Piero mais Michel Berthommier qui a emprunté le micro pour réaliser cette interview de l’interviewer interviewé !

micro interview

Michel : Bonjour Piero, Chose promise ! c’est moi qui prend le micro ! Comment vis-tu ces moments confinés et quelles sont tes occupations ?
Piero Lazzari
: « Je crois l’avoir vécu un peu comme tout le monde avec cette inconnue au-dessus de nos têtes. Je n’aurais jamais cru qu’il soit possible de vivre une pandémie comme celle-ci de nos jours… Avant le confinement, on est passé de la Chine à la Lombardie et je plaisantais même en disant que je n’étais pas récemment passé par Milan ou Bergame… Puis j’ai pris de plein fouet cette réalité du confinement avec l’arrêt brutal d’activités pour certaines catégories de personnes. Je me tenais informé sur les chaînes infos et sur internet et il faut dire qu’à ce sujet, les infos mêmes contradictoires, ne manquaient pas ! Il a fallu s’organiser pour vivre ces moments là mais je n’ai rien changé à mes horaires de vie quotidienne avec de la marche « au pas de gymnastique » pendant une heure dans le rayon du kilomètre autorisé et un planning d’entretien à réaliser et à tenir pendant la période. Je n’ai jamais tant bricolé aussi pour l’entretien de la maison : tontes, désherbages, petit potager, lasures etc… J’avais également l’entretien de la propriété de ma maman qui file sur ses 92 ans. Auparavant j’avais mes occupations avec le vélo et le foot et je gardais toujours un œil sur la FFC mais toutes les épreuves que j’animais ont été annulées et de même le championnat de N3. »

Michel : Comme chacun le sait, tu es d’origine Italienne et le coronavirus a fait beaucoup de dégâts là-bas. As-tu encore de la famille et as-tu des nouvelles rassurantes ?
Piero : « Mes parents ont émigré en France dans les années 1947. A l’époque, les Forges de Gueugnon avaient besoin de main d’œuvre et c’est un associé du grand-père de mon épouse entrepreneur de maçonnerie, qui avait d’ailleurs entre autre construit la première passerelle de Gueugnon, qui est venu pré-embaucher mon père ainsi que plusieurs autres jeunes venus de la même région de l’Emilie-Romagne sur la foire du pays en Italie. Tous les ans mes parents passaient un mois sur la terre de leurs racines durant la fermeture estivale de l’usine au mois d’Août. Actuellement l’Emilie-Romagne fait partie de la zone rouge en Italie… J’ai un cousin qui lui-même a attrapé le Covid-19 et on pense qu’il a été contaminé lors de son hospitalisation d’urgence pour tout autre chose… Mais il est en cours de rééducation actuellement. Comme nous, l’Italie a beaucoup souffert du Covid-19. »

Michel : Chacun sait que ton ADN est plutôt axé sur le vélo. Tu as fait une belle carrière, je me rappelle de te voir courir et tu es devenu éducateur à l’UCG puis encadrant d’équipe cycliste pour certaines grandes compétitions et enfin speaker des courses cyclistes locales et régionales … Tu dois avoir quelques anecdotes de toutes ces années à « deux roues » !
Piero : « Depuis tout petit en effet, j’ai été vacciné avec un rayon de vélo. Mon père Nello adorait le cyclisme avec tous ces champions d’alors : Fausto Coppi, Gino Bartali… Il écoutait la TSF et je n’étais pas loin bien sûr. C’était la même chose avec le Tour de France et à la Saint Maurice lorsqu’il y avait le Grand prix de la Ville de Gueugnon où et collègues à Papa couraient à l’époque. De plus, dans notre quartier les plus grands organisaient des courses cyclistes autour de la Rue Noire sans rien dire aux parents bien sûr. J’y participais avec bonheur sur le vélo de mon père et j’arrivais à accrocher les plus anciens ! A cette époque, un vélo de course aurait couté trop cher pour moi… Du coup, j’avais intégré l’école de Football comme beaucoup de copains mais sincèrement, je n’étais pas doué même si j’adorais jouer pour gagner avec mon équipe.
Je savais qu’un jour j’aurais ce vélo de course mais j’ai fait un peu d’athlétisme lorsque M. Noluveau est arrivé. Il avait compris que je voulais devenir coureur cycliste et il m’a enseigné des rudiments communs d’entrainements comme le foncier ou l’intervalle training que les coureurs cyclistes ne connaissaient pas à l’époque. Pour un coureur cycliste, l’entrainement était surtout d’avaler des kilomètres et faire des heures et des heures de vélo… Quand papa a pu m’acheter mon premier vélo de course, j’ai beaucoup galéré ! En effet, la première année j’étais le seul pratiquant jeune en cadet et je n’avais personne pour me guider… Je suis même revenu en vélo du prix de Sanvignes ! Le retour à Gueugnon avait été une galère, j’étais pétri de crampes… Et puis, petit à petit, j’ai pu remporter mes premières victoires au sprint, une première saison réussie… Une anecdote ! A la Chapelle de Guinchay j’avais gagné mon poids en vin, ce qui fut un grand bonheur pour mon père.
Ensuite, j’ai dû partir en internat à Mâcon et plus d’entrainement possible là-bas. J’ai dû arrêter la compétition. A mon retour, avec le baccalauréat en poche, j’ai été embauché aux forges et je crois que le passage au FCG m’a servi… Je me suis dit qu’il fallait que je devienne à mon tour entraîneur pour pouvoir justement apporter ce que je n’avais pas eu jeune ! J’ai passé mes stages d’entraineur à l’INS de Paris ou je suis major de ma promotion devant un certain Cyril Guimard ! Mais soyons modeste, c’était un monstre comparé à moi dans le monde du vélo. Puis, grâce à l’appui à l’époque de Maurice Breuzot, secrétaire et du président Charles Breuzot, on a pu créer l’école de vélo. On a eu la chance de toujours avoir des gens très impliqués et compétents pour m’aider à gérer cette école de vélo qui a été sacrée par 3 fois championne de France 80, 81 et 82 ! A son apogée, le club avait une cinquantaine de coureurs de l’école de vélo jusqu’aux premières catégories et j’ai dû moi-même arrêter lors de ma mutation professionnelle à Paris. »

Michel : Et ce rôle de speaker ?
Piero : « Beaucoup de choses se sont produites de manière fortuite dans ma vie. Comme je prenais le micro durant les épreuves officielles pour les diriger, on m’a demandé de remplacer notre excellent speaker de l’UCG : M. Mulot. Petit à petit, c’est moi qui ai pris ce rôle au club, un peu comme le désigné d’office que j’étais… Il est vrai aussi que j’aimais partager ma passion avec ceux qui écoutaient. Puis, petit à petit encore, on m’a invité à animer des épreuves et j’ai commencé à y prendre gout car là aussi, c’est la passion qui m’anime. J’ai eu la chance d’être speaker sur des courses de haut niveau et il faut dire que c’est un vrai métier ! Les speakers pros suivent les épreuves régulièrement pour bien connaître les coureurs. Pour ma part, je ne me suis jamais pris pour un autre et, je crois surtout avoir fait ce que j’ai pu tout en restant naturel. »

Michel : Au fil des années, tu t’es faite une belle réputation dans le monde Associatif et en de nombreuses occasions. On te sollicite pour animer une soirée remise de médailles ici ou là…
Piero : « Oui, il faut croire… Toutefois, j’ai toujours veillé à ne pas animer ce que je n’étais pas en mesure d’assurer selon moi. Je me répète mais je n’ai pas beaucoup de confiance en moi contrairement à ce qu’il peut paraitre. J’ai toujours peur de me planter… Par contre, si je sens qu’il faut valoriser des gens qui le méritent et que j’ai les éléments pour le faire, alors tout devient plus facile. C’est la fougue, la passion partagée et l’émotion dégagée qui prend le dessus. Après, il y a longtemps que je pratique donc forcément, les gens me connaissent. J’aurais aimé aussi qu’on me sollicite à certaines manifestations sportives mais on m’a toujours ignoré… Cela fait mal mais c’est la vie. C’est un virus, comme tu le dis Michel, que j’ai attrapé parce que je n’ai pas observé la distanciation. (rires).»

Michel : Tu as fait principalement ta carrière aux Forges qui deviendra Aperam. Peux-tu nous parler de ton parcours dans l’entreprise ?
Piero : « Comme beaucoup de Gueugnonnais, j’ai travaillé aux Forges de Gueugnon. Tout d’abord à la mécanographie avec les cartes perforées IBM, les trieuses, interclasseuses et calculatrices, ainsi que les tabulatrices (i.e. imprimantes). J’étais entouré de gens très sympas et proches du foot : MM. Pichard, F. Sochan, Marchandiau, Duperrier, J-M Devemy… Ensuite on s’est converti à l’informatique et aux premiers ordinateurs IBM mono-partition pour débuter. Je suis passé successivement programmeur puis analyste programmeur. J’ai eu la chance encore de travailler avec des gens très qualifiés qui m’ont fait confiance comme Pierre Charleux avec lequel on a réalisé la première application de gestion des clients, des produits et des commandes par écran. Je me rappelle avoir passé des nuits et des WE au bureau pour la mise au point de cette application ! A l’époque, il était interdit d’arrêter la machine pendant les heures ouvrables : zéro panne ou blocage ! Quelle aventure !! Mais je n’étais pas fait pour l’informatique et en 1995, j’ai été nommé à la maîtrise ouvrage au service commercial d’Arcelor Mittal à la Défense. Là, j’ai adoré mon métier ! Tout ce que j’avais fait auparavant m’a servi. Je suis passé de l’autre côté de la barrière et j’avais la responsabilité de la gestion commerciale des logiciels de gestion client et commandes. Je faisais le lien avec l’informatique et les utilisateurs commerciaux ou les usines. J’avais la responsabilité de gestion et mise en place des applications ci-dessus, de la formation des utilisateurs avec tous les contacts induits auprès des agences disséminées dans le monde. Cela m’a apporté beaucoup de souvenirs… Cela m’a appris qu’il faut toujours faire confiance en l’avenir, j’avais enfin réussi à travailler sur ce que je savais faire le mieux. »

Michel : Il me semble que tu connais parfaitement un ancien collègue de travail que tu côtoyais dans tes fonctions à l’usine et qui est devenu un grand responsable d’Aperam… Tu peux nous en dire plus ?
Piero : « Oui bien sûr, je dirais même qu’ils sont 2 ou 3 à ces postes comme M. Janin, ex-patron de l’ordonnancement à Gueugnon que j’ai retrouvé à Paris. Il dirigeait alors la formation commerciale et, lors de rencontres de travail, il m’a proposé un poste de MOA (ndlr: Maitrise d’Oeuvrage) pour m’occuper de la mise en place du nouveau système de commandes unique lors de la fusion entre Isbergues, Gueugnon et Genk en Belgique. C’était le système Gueugnon qui avait été retenu ! J’ai également été sous les ordres de M. Di Maulo, mon N+2, qui a été nommé président de Aperam Stainless depuis 2015 et avec qui j’ai eu d’excellents rapports. Je l’ai connu lorsqu’il était responsable de l’informatique en Italie et notamment des centres de service. Nous avions, à cette occasion, sélectionné l’application qu’il avait développé par la suite. Il a toujours bien parlé le français comme beaucoup d’Italiens ! »

Michel : Comment es-tu arrivé au Football ? Et comment tu as rejoint le FCG ?
Piero : « Le foot aussi a toujours fait partie de ma vie. En Italie, il y a le Calcio, le premier sport devant le vélo. Mon père était fan de la Juvé, du Milan AC et de la squadra. Notre voisin de palier adulait le Benfica… Notre vis-à-vis Pedro Ruiz adorait le Réal Madrid… Mes copains et amis autour de moi jouaient tous au foot et j’adorais y jouer même si, je dois le dire, j’étais nul (rires). Mais je courais vite !
Concernant le FCG, un jour on m’a demandé par téléphone de remplacer au pied levé  le speaker de l’époque, que j’adorais écouter. Il était malade (appendicite) alors que j’étais en vacances au Grand Bornand. C’était le match d’ouverture de la saison en L2 et nous recevions le vainqueur de la Coupe de France en titre : l’OGC NICE descendu en L2… J’ai hésité longuement avant d’accepter ce rôle car il y avait beaucoup de monde… Plus de 6000 spectateurs ! Lorsque j’ai pris le micro, les gens se sont retournés surpris par la nouvelle voix… J’ai senti que le micro me brûlait les doigts ! Mais je me suis laissé emporter par ma fougue du moment et j’ai voulu faire partager ma passion en conjugaison avec le public. Une première expérience à l’image d’un joueur qui rentre dans l’équipe pour la première fois à domicile ! Puis, Franck Sochan secrétaire du FCG à l’époque m’a proposé de devenir le speaker du FC Gueugnon avec l’accord de Georges Bernard et Baptiste Malherbe, le responsable de la com . J’ai succédé d’ailleurs à un très bon collègue ! Au départ je nourrissais quelques craintes concernant mon adaptation au monde du football… Craintes justifiées dès mes premières interventions, cela n’a pas été vraiment facile ! J’ai débuté au FCG après l’épopée de la coupe de la ligue, que j’ai vécue comme tous les supporters enthousiastes de l’époque. J’ai toujours été entouré de joueurs du FCG avec mes collègues de bureau à l’époque lorsque les joueurs n’étaient pas pros : Jean-Marie Devemy, Gilles Perrin, Didier Bouthiere, Michel Delvaux et bien d’autres que je croisais comme José Duch ou toi Michel Berthommier… Tous aussi bons sur le terrain qu’au boulot ! J’ai toujours suivi les saisons du FCG en ne ratant que rarement les matchs, tout en étant coureur cycliste… J’avais la culture foot ! Cependant, comme évoqué plus haut, c’est un vrai métier… Comme on continuait à me faire confiance, j’ai tout fait pour apprendre ce nouveau métier. Mes déplacements sur tous les terrains de Ligue 2 pour animer les directs à la radio sur Fusion FM m’ont permis d’étudier mes collègues speakers de la L2 et m’ont beaucoup apporté. J’ai fait la synthèse de tout ce que j’avais pu voir, ou plutôt entendre, pour l’adapter au public Gueugnonnais. J’ai toujours aimé les challenges sportifs et pour moi, ce fut un honneur que d’être l’animateur du FCG, mon club de foot de cœur ! »

Michel : Ton Journal d’un Forgeron Confiné est une riche idée ! Comment t’es venue cette initiative ? Dis-nous un peu comme ça marche ce télétravail bénévole ?
Piero : « Oui, une forme de télétravail bénévole (rires) ! Vous savez, quand nous avons été confinés, je venais de terminer la rédaction du prochain Forgeron Mag… Celui d’un match qui n’a jamais eu lieu avec des interviews hebdomadaires en suspens, avec l’inconnue totale du départ du confinement. L’idée de faire ce journal des confinés du FCG, avec toutes ses composantes (entraineur, joueurs, dirigeants, staff, éducateurs, partenaires, supporters…) m’est venue pour non seulement meubler mais aussi pour avoir des nouvelles, savoir comment étaient leurs quotidien, pour faire plus ample connaissance avec eux et partager avec eux leur conditions de confinement. L’idée était de vivre avec eux ces moments de pandémie, connaitre leurs sentiments, leurs liens avec le FCG… Nous avons choisi avec Christophe Noluveau et Anthony Herodet parmi une liste de noms représentative du FCG. Bien sûr, à ce jour, il manque encore certains représentants, je l’assume mais il faut le souligner c’est un long travail,  chronophage avec plusieurs heures entre l’interview puis la relecture, la mise en forme etc…
A propos du mode opératoire lorsque je prépare l’entretien en cours, j’envoie généralement un SMS au futur « confiné » pour lui demander son accord pour un rendez-vous téléphonique avec le sujet de l’entretien. Heureusement que par le passé j’ai pu faire de la sténographie ! Cela m’aide afin de retranscrire par écrit tout ce qui a été dit. J’ai toujours ressenti en les écoutant de la passion, de l’amour pour le FCG. Il faut dire que j’essaie de cerner au plus près la personne et, si je ne la connais pas bien, j’essaie de poser les bonnes questions. Avouons-le, je ne suis pas un pro du journalisme… Il faut savoir être modeste mais disons que j’ai un style, je suis le candide pour cacher tout ça… Les conversations ont duré en moyenne 50 minutes et franchement, j’ai trouvé cela riche, passionnant et émouvant. J’espère que ceux qui on lu ces interviews l’ont éprouvé comme moi… Si c’est le cas, je suis très heureux d’avoir pu vous les partager. »

Michel : Peux-tu nous détailler tes autres fonctions au sein du FC Gueugnon ?
Piero : « Contrairement à beaucoup, comme toi Michel par exemple, j’ai un rôle modeste au club. Il faut bien le dire parce que dès le départ, il était admis que je gardais ma double licence foot et vélo. Je suis membre du bureau du club et au comité directeur depuis la reconstruction en 2011 afin de suivre au plus près les infos de la vie du club. D’ailleurs, au moment même de la reconstruction, nous avions tous démultiplié quelque peu notre champ d’action. Ces fonctions me sont plus qu’utiles pour animer les manifestations de présentation. Sinon plus concrètement, j’ai mon rôle de speaker pour les matchs de N3, la rédaction du programme du match ainsi que les diverses interviews des composantes de l’équipe première d’avant et après matchs. Je fais également l’animation des soirées d’après match. J’accompagne aussi l’équipe avec les supporters lors des déplacements ! Cela permet de faire le lien entre joueurs et supporters. Rien d’extraordinaire dans l’ensemble mais je ne le fais cela avec beaucoup de passion. Quand on aime, on ne compte pas ! Le FCG a de la chance d’avoir aux manettes des personnes comme Christophe Noluveau avec qui je travaille en confiance depuis longtemps, mais aussi avec Guillaume Avinain, Anthony Herodet et Thomas Dumont. »

Michel : Une soirée match à Jean Laville en N3 pour un speaker ça se prépare ! Combien de temps y passes-tu et comment procèdes-tu ?
Piéro : « Oui ça se prépare en effet. C’est à mes débuts de speaker en L2 que j’ai voulu apprendre le métier d’animateur de football qui est tellement différent du speaker cycliste. Daniel Mangeas, le speaker du tour commente tout au long de l’épreuve avant, après et pendant. Il ne fait aucune différence, quel que soit le vainqueur ou le coureur. Au départ lors de ma première saison, j’ai suivi des matchs amicaux de L2 et je me suis déplacé pour les matchs à l’extérieur. Nous faisions alors les directs sur Fusion FM… Je prenais des notes, des enregistrements etc… Il existe une charte des speakers toujours valable aujourd’hui où la LFP, comme pour l’arbitrage, a donné les règles et un timing à suivre pour les speakers… Tout est millimétré ! J’ai également été invité à l’époque au congrès des speakers où j’ai beaucoup appris. Voici pour la forme. Pour le fond, il faut préparer des notes et informations sur les équipes visiteuses, les classements, les joueurs, les statistiques… Je me suis fait une base de données par clubs ou par joueurs que je mets à jour continuellement. Je vais visiter les sites des clubs concernés ainsi que les réseaux sociaux, également des sites comme Foot-National, la FFF et les journaux numériques. Cela prend beaucoup de temps et pour les matchs de N3, je fais à peu près la même chose en plus générique… J’y passe plusieurs heures toutes les semaines du championnat mais à nouveau, quand on aime on ne compte pas n’est ce pas ! »

Michel : Si tu devais décrire ce que le Football représente pour toi et plus particulièrement le cheminement du FC Gueugnon ?
Piero : « Pour moi le football à Gueugnon est incontournable avec la vie de notre cité ! N’importe où ou vous allez, tous connaissent le FCG par le foot ou l’usine d’inoxydable. Le « je suis fier d’être Gueugnonnais » comme scandé par les supporters a fait vibrer des générations de Gueugnonnais depuis sa création. Un cheminement progressif, sage adapté à notre milieu. Tout cela, je le vois à l’entrée des vestiaires quand les visiteurs regardent les yeux écarquillés notre galerie de photos, retraçant notre glorieuse histoire. D’ailleurs sur une des plus anciennes photos, il y a mon beau-père gardien de but. J’ai connu les grands joueurs passés à Gueugnon qui aujourd’hui essaient de rendre au club tout ce qu’il leur a donné : Richard Trivino, Philippe Correia, Guy Clopin, Alfred Soulier, toi encore Michel Berthommier… Comment voulez-vous que ce ne soit pas quelque chose d’extraordinaire ce que me procure le FCG ? Comme je l’ai déjà dit, c’est un honneur pour moi d’être forgeron. »

Michel : Comme nous tous, tu as vécu cette belle épopée inachevée de la saison 2019-2020… Quelles sont tes impressions ?
Piero : « J’ai eu beaucoup de fierté de retrouver un FCG comme celui-là. Auteur d’une impressionnante série de victoires… Une équipe talentueuse, composée de copains, un savant mixage entre joueurs confirmés et de jeunes talentueux avec autour d’eux, un staff digne d’un club pro. On a senti l’évènement lors de la confrontation contre Auxerre devant plus de 1000 spectateurs, avec un public qui réagissait et qui a chaviré lorsqu’on est revenu à 2-2… Je retrouvais, toutes proportions gardées, les assauts de fin de match de nos glorieuses équipes du passé ! Hélas, en voulant renverser la table, on s’est fait punir. Le soir du match, j’ai posé la question à Baptiste Malherbe, désormais directeur exécutif à Auxerre: « est-ce que l’objectif de la réserve est la montée cette saison ? » et a sa réponse, on a bien compris que c’était le cas… Il faut reconnaitre qu’Auxerre B a été stratosphérique lors de ce championnat… mais nous aussi et j’ai l’impression intime que nous serons sur la même dynamique la saison prochaine. »

Michel : Comment as-tu trouvé le groupe de joueurs dans le cadre de ton rôle d’abord ? et sur les performances sportives ?
Piero : « Les joueurs ont été très réceptifs même si certains, par timidité, n’osaient pas trop parler en public… Il y avait une très bonne ambiance, une très bonne approche avec les supporters et moi-même. Ils s’arrangeaient pour me mettre à l’aise comme je n’aime pas déranger… J’ai senti en eux une grande confiance. Cette confiance dans le groupe et dans l’objectif de la montée… Cette année en plus, il y avait la qualité de jeu, de la grinta et des bonnes individualités à la disposition du collectif. A un moment donné il y a toujours une période moins bien et ils l’ont eue mais ils ont su rebondir et la machine a pu repartir. Sur une autre année l’équipe serait montée, hélas il y avait Auxerre avec dans son effectif des internationaux U19 et même des joueurs prêts pour la L2… In fine, c’est tellement bien de jouer les premiers rôles, cela facilite tout… J’ai adoré cette équipe et tout ce qui l’entoure. »

Michel : Qu’est-ce qui te manque le plus lors de cette période de confinement avec des restrictions ?
Piero : « L’activité vélo et foot citée plus haut me manquent énormément. J’aime la pêche, la chasse, sortir avec mes 2 épagneuls, retrouver les amis du FCG et du monde du vélo et tous mes proches. Les enfants et les petites jumelles de mon fils basé à Poitiers, ma fille à Grenoble me manquent aussi. Le fait de sortir quand je veux et où je veux comme à notre appartement au Grand Bornand par exemple ou le fait de se sentir libre et pas en danger me manquent beaucoup. Sportivement, ce qui m’a manqué le plus ce sont les matchs que le FCG qui devaient encore jouer parce que malgré la seconde place, tant qu’il y avait de la vie il y avait de l’espoir… Coté vélo, les courses comme la Route de Saône et Loire, la ronde Sud Bourgogne Nationale Juniors, les prix de Digoin avec mes amis digoinais etc… Tout que je n’animerai pas et également le Tour de France en juillet. Mais je ne me suis pas ennuyé pendant ces jours de confinement ! Je me suis mis à jour dans beaucoup de travaux repoussés depuis longtemps autour de la maison ! Tout cela pour une cause dont on ne peut pas débattre, pour le bien de tous. J’ai donné ma contribution je crois, comme vous, en respectant les règles. »

Michel : Et pour finir, je te laisse le mot de conclusion !
Piero : « Je crois avoir été trop long comme d’habitude (rires). J’espère que je n’ai pas paru trop prétentieux… Je vais simplement parler de ce que j’aimerais et souhaiterais : voir monter le FCG en N2 et pouvoir faire le clapping avec l’ensemble du stade ! Que la vie revienne à la normale rapidement ou qu’on apprenne à vivre avec les pandémies et à les combattre. Et tout faire pour lutter contre dérèglement climatique. Que tout ce qui nous arrive aujourd’hui nous serve pour demain dans un monde à réinventer en pensant au proverbe de Lafontaine : « Aide-toi et le ciel t’aidera ! La providence n’accorde son appui qu’à ceux qui savent s’en rendre dignes par leur bonne volonté et leurs efforts. » »

Michel : En tous cas merci à toi Piéro de t’être prêté au jeu et t’être confié sans retenue sur les épisodes de ta vie associative et même un peu plus …
Au nom du Président B.Canard, du Bureau et du Comité Comité Directeur (dont tu fais partie) je te remercie sincèrement pour tout le travail que tu réalises au sein du FC Gueugnon et également ta gentillesse et ton flegme presque british mais tellement gueugnonnais !

Merci à Michel et Piero pour cet échange !
N’oubliez par de prendre soin de vous et de vos proches #ForgeronFamily !

Retrouvez nos interviews et notre série « journal d’un forgeron confiné« 

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