[Interview] Forgeron Mag #3 avec Soni MUSTIVAR

Découvrez en intégralité l’entretien de Soni MUSTIVAR diffusé à l’occasion de cette 7ème journée de championnat face à Is Selongey Football dans le Forgeron Mag du 05/11/22.

Piero : Bonjour Soni, j’aimerais que tu me parles de la période de tes débuts dans le Football :
Soni : « Quand j’étais jeune, je ne faisais pas que du foot, je jouais aussi au tennis. J’ai dû choisir entre le foot et le tennis, vous vous doutez quel choix j’ai fait. Je me suis inscrit au Red Star, à cette époque, je jouais en bas des immeubles avec mes copains. C’est grâce à l’un d’entre eux que j’ai joué en club, il m’a présenté à l’entraineur des poussins, voilà comment j’ai commencé.
Ensuite, j’ai intégré le centre de formation de Paris. C’était le choix de ma mère qui voulait m’éloigner des quartiers. J’étais peut-être trop influençable quand j’étais gamin, elle m’a envoyé en internat pour me protéger. A cette époque, il y avait les meilleurs joueurs de la région Parisienne, j’ai de supers souvenirs de cette époque, c’était très strict mais j’ai rencontré de supers amis ! »

Tu es ensuite passé pro très jeune !
« J’ai été repéré quand j’avais 15 ou 16 ans. J’ai très vite accroché à cette mentalité Corse. Je jouais à l’époque avec la réserve qui était en CFA2. Je n’étais pas encore pro mais Bernard Casoni, l’entraineur général, avait demandé à notre coach que je rejoigne le groupe fanion à cause de blessés. Je me suis donné à fond durant des semaines. Pour l’histoire, je suis rentré dès le premier match à la 15e après que l’un des milieux se blesse. »

Est-ce que tu as des regrets de cette période ?
« Un peu oui, tout avait bien débuté là-bas, je jouais des matchs en pro malgré le retour des anciens. Le premier coup de masse a été lors de la descente en national, la situation a été difficile. Puis j’ai eu de moins en moins de temps de jeu, j’étais jeune et friable mentalement, donc c’était compliqué avec le coach. Je suis tout de même content que ce soit terminé et d’être passé à autre chose. »

« Votre soutien est vital pour nous, on va tout donner pour vous rendre la pareille et vous montrer que nous sommes de vrais Forgerons ! »

Pendant cette période, tu as même joué en équipe de France jeune !
« Oui ! Pendant ma 2e saison pro, c’est d’ailleurs là où ça commençait à se dégrader, j’ai été appelé en équipe de France U20 avec les 89. On a fait les jeux méditerranéens où j’ai rencontré beaucoup de bons joueurs qui ont fait une belle carrière ! Représenter la France, c’était vraiment quelque chose de spécial, un rêve de gosse ! »

Centre de formation en région Parisienne, la Corse, équipe de France, le parcours est déjà bien fourni. Mais ce n’est pas tout ! Après le SC Bastia, tu pars en Roumanie pour jouer au FC Petrolul :
« J’étais dans une impasse à Bastia, j’avais besoin de changer de décor pour me reconstruire et rebondir. Mon agent a choisi ce club en Roumanie. Au début de cette aventure, c’était très difficile. Mon premier entrainement là-bas, on l’a fait sous 20 cm de neige, on devait faire des allers-retours à 6h du matin. J’étais le seul Français aussi au début. Cette rigueur m’a fait beaucoup de bien, aujourd’hui je peux dire que j’ai vécu un des meilleurs moments de ma vie en Roumanie. Je suis devenu Capitaine, on a pu jouer les premiers rôles, j’ai soulevé la coupe de Roumanie en tant que capitaine, quelques matches en Europa League… C’était une super période ! »

Comment est la vie en Roumanie ?
« Le foot est un métier extrême, les gens vivent avec peu mais sont prêts à tout donner ! On y vit très bien, au début j’ai cru que je ne m’adapterai pas mais au final je me suis bien adapté. »

« Je suis là pour tout donner et aider le club à remonter les échelons. »

Donc, région Parisienne, Corse, équipe de France, Roumanie, tu te retrouves ensuite à Kansas City au pays de l’oncle Sam, raconte-nous ce moment :
« Tout se passait bien en Roumanie jusqu’à des problèmes de justice avec le président (détournement de fonds). Nous n’étions plus payés, c’était une situation très compliquée pour le club, tout le monde partait. Mon agent m’a trouvé une porte de sortie pour Kansas City, j’ai appris que j’étais suivi par leur manager général Peter Vermes. Leur projet m’a intéressé et j’étais plutôt attiré par l’expérience Américaine. Je pensais que les Américains n’y connaissaient rien au « soccer », et bien ce n’est pas du tout le cas ! On a remporté 2 trophées en coupe des États-Unis, le coach m’a fait énormément progresser, j’ai pu jouer avec Lampard, Jovinco, Robbie Kean, Steven Gerrard et même Drogba ! »

Comment s’est passé l’intégration aux États-Unis ?
« J’ai très bien été accueilli là-bas ! Au début, je croyais avoir un super niveau d’Anglais, j’ai vite compris qu’avec l’accent et l’argot local j’allais galérer au début. Le groupe était dans un cocon, il y avait beaucoup de sorties et d’activités entre joueurs. Je me plaisais bien là-bas. »

« J’ai soulevé la coupe de Roumanie en tant que capitaine et j’ai même joué quelques matches en Europa League… »

Après ce périple fou, tu déposes les bagages à Gueugnon, le petit village de l’inox dans le Charollais, qu’est-ce qui t’as fait rejoindre le club des Forgerons ?
« Je cherchais un nouveau projet qui me correspondait et Gueugnon c’était le projet qu’il me fallait : un club ayant connu le haut niveau et qui a besoin de joueurs d’expérience pour aider à remonter le club. J’ai connu la L2, j’ai connu la déception d’une descente, aujourd’hui, je suis là pour tout donner et aider le club à remonter les échelons. La structure travaille super, tout le monde est super accueillant (que ce soit la direction, les joueurs, les bénévoles, les supporters…). J’espère qu’on réussira à faire avancer le club ! »

Tu as connu beaucoup d’endroits à travers la France et le monde, comment tu te sens dans ce petit bout de Charollais ?
« C’est très différent de tout ce que j’ai vécu, on est loin de la campagne Américaine. C’est calme et tranquille, tout ce que j’aime. Je suis casanier, j’aime les promenades avec mon chien, j’aime la campagne et la nature ! »

« Tous les joueurs et le staff sont motivés, la direction est derrière nous […] On va tout faire pour se rattraper. »

Qu’est-ce que tu fais de tes journées ?
« Au-delà de l’entrainement tout au long de la semaine, j’aime passer du temps avec ma famille. J’aime m’occuper de mon fils qui a 15 mois, je me balade tous les matins avec mon chien. Après l’entrainement, c’est du repos et du temps en famille. »

Parlons de l’équipe et de la situation comptable actuelle :
« Nous ne sommes toujours qu’au début de la saison mais ce n’est clairement pas un bon début de saison. Il est en dessous de notre niveau et surtout des espérances de tous ! Tous les joueurs et le staff sont motivés, la direction est derrière nous. Le groupe est bon et je suis sûr que la mayonnaise va prendre ! On va tout faire pour se rattraper. »

Avec ta grande expérience, quel est ton rôle dans l’équipe ?
« J’ai toujours fait ça, même plus jeune. En tant que joueur d’expérience, je dois les encourager, les recadrer, comme on l’a fait avant pour moi. »

« Représenter la France, c’était vraiment quelque chose de spécial, un rêve de gosse ! »

Fin de parcours en coupe, il est l’heure de revenir au championnat face à Selongey devant vos supporters ! Comment vous allez prendre ce match ?
« On va jouer ce match comme si c’était une finale ! Chaque match est une bataille, nous en avons perdu plusieurs en début de saison malheureusement, mais la guerre n’est pas pour autant terminée ! Nous allons être des guerriers samedi sur le terrain, nous allons tout donner pour le résultat et surtout pour nos supporters qui nous suivent de partout depuis le début de saison, on leur doit ça ! »

Un dernier mot pour clore cet entretien ?
« Je voudrais remercier tous les supporters pour tout le soutien qu’ils nous apportent même dans cette situation difficile. Je sais qu’ils aimeraient nous voir jouer le haut de tableau, nous aussi nous le voulons ! Notre motivation est intacte et nous allons tout donner pour rebondir ! Votre soutien est vital pour nous, on va tout donner pour vous rendre la pareille et vous montrer que nous sommes de vrais Forgerons ! »


Retrouvez le Forgeron Mag #3 en intégralité

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