En juillet-août 1940, les démobilisés rentrent dans leurs foyers, pendant que plus d’un million de prisonniers de guerre commencent leurs « grandes vacances » en Allemagne. Les membres des sociétés sportives locales, tristes et désabusées par le défaite, reprennent courage, mais leurs rangs se sont bien éclaircis. Pourtant, un groupe d’amis du football, appartenant soit à l’Association Sportive(Société Municipale), soit à l’AS Foch (Patronage Omnisport et Culturel), engagent des conversations amicales sur les erreurs commises pendant la guerre et estiment que l’union reste la seule chance du peuple français, aussi bien dans le sport que dans la vie en générale.
Un soir de fin août, ils se retrouvent dans le petit salon de l’Hôtel du Centre pour discuter d’une éventuelle fusion A.S.G-FOCH. Les joueurs des deux équipes sont pour leur part tous d’accord d’autant plus qu’ils furent les premiers à envisager ce regroupement. Cela se passait à Saint Yan, au retour d’un tournoi disputé à Roanne. Les jeunes forgerons, qui se mettaient particulièrement en évidence dans les « sixtes » régionaux, se prirent à rêver sur les ravages que pourraient causer une entente des deux clans.
Le 15 septembre 1940, les représentant des deux clubs : Mrs Dumusois, Vanier, Tracol, Germain pour l’A.S.G et MM Michoulier, Thomas, Sauge et Buisson pour la Foch se retrouvent à l’Hôtel du centre. Un nouveau club est créé qui prend pour nom le Football Club Gueugnonnais, et adopte les couleurs or et bleu. Cette décision reçoit l’approbation de la population et suscite de grandes espérances.
Les joueurs, tous de jeunes éléments qui s’illustrèrent en 1938-1939, comme juniors en Bourgogne-Franche Comté, apportent leur adhésion sans réserve et aussitôt se met à l’œuvre. En novembre 1940, les « Marie-Louise » du FC Gueugnon vont affronter la J.O. Creusot, sur son terrain. A l’issue d’une partie remarquable, que nul témoin n’a pas encore oublié, les fougueux Gueugnonnais écrasent leurs rivaux par 6 à 0. Dès le lendemain, la presse régionale prédisait un riche avenir aux vainqueurs. Le nouveau-né se révélait brillamment, son triomphe était significatif, le football bourguignon venait de trouver sa nouvelle étoile.